La collection de l’Institut national canadien pour aveugles (INCA) fait la lumière sur la créativité continue des gens spécialisés en conception qui permettent à tout le monde d’interagir de manière autonome avec l’univers qui les entoure. En 2020, le Musée canadien de l’histoire a acquis cette collection de 101 objets. Celle-ci présente un peu plus d’un siècle de progrès quant aux ressources et outils à la disposition des personnes vivant avec une perte de la vue. Que ce soit pour faciliter l’accès à l’information, communiquer plus efficacement, se déplacer de manière sécuritaire ou se divertir, l’ingéniosité est au rendez-vous.
Cette collection comprend, entre autres, des outils d’apprentissage du braille, des appareils de lecture de livres parlants, des canes et des jeux en braille.
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La cécité au Canada
L’Enquête canadienne sur l’incapacité de 2017 a révélé qu’environ 1,5 million de personnes au Canada vivaient avec une perte de vision et que près de 5,59 millions d’autres étaient atteintes d’une maladie oculaire pouvant mener à la perte de la vue. La cécité est propre à chaque individu, allant d’une perte de vision affectant le déroulement des activités quotidiennes à la cécité totale. À ce jour, un éventail de programmes et de ressources inclusives sont accessibles afin de répondre à la grande diversité de réalités et de besoins.
Au début du 20e siècle, le portrait était fort différent. Les ressources favorisant l’autonomie des personnes vivant avec la cécité étaient embryonnaires, disparates et difficilement accessibles. Pour pallier la situation, des individus ont dû s’organiser et faire preuve de créativité en vue de les améliorer.
Un premier objectif : faciliter l’accès à la lecture
L’INCA est un organisme à but non lucratif dont la mission est d’offrir des programmes et des technologies à la population canadienne vivant avec la cécité. Depuis ses débuts, la fondation est dédiée à la réduction des obstacles et innove continuellement afin que tout le monde puisse vivre sa vie à sa manière.
Les origines de l’INCA remontent à la mise sur pied de la Canadian Free Library for the Blind (CFLB), en 1906. Celle-ci avait été créée, comme son nom l’indique, dans l’optique d’offrir gratuitement du matériel de lecture imprimé en relief aux personnes aveugles à travers tout le pays. À cette époque, il était rare que des personnes vivant avec une perte de vision puissent se permettre d’acheter ces dispendieux volumes. Ce type de ressource était surtout accessible dans les quelques écoles pour personnes aveugles. Une fois leur scolarité terminée, celles-ci n’avaient plus aussi facilement accès aux livres et autres technologies adaptées. La CFLB a alors joué un rôle déterminant dans la vie d’un grand nombre.
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Incorporation de la Fondation INCA
Avec le temps, la CFLB s’est transformée pour œuvrer au-delà du prêt de livres. Elle a commencé à soutenir ses membres dans l’apprentissage de la lecture et de l’écriture des textes en relief, à fournir des technologies de lecture et d’écriture onéreuses et à aider les personnes ayant une perte de vision à trouver un emploi.
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L’augmentation du taux de cécité au Canada causée par l’explosion de Halifax en 1917 et le retour des militaires de la Première Guerre mondiale – dont un certain nombre avaient perdu la vue complètement ou partiellement – a sensibilisé la population et les gouvernements quant au besoin de services sociaux organisés pour les personnes vivant avec une perte de vision. De ce fait, la Fondation INCA a été incorporée en 1918 par sept membres du conseil d’administration de la CFLB, dont d’ex-militaires. Cela est ainsi venu officialiser la portée de son mandat, soit la mise en place de programmes novateurs en tant que championne des intérêts de la population canadienne vivant avec une forme de cécité.
Reconnaissance des droits des personnes aveugles
Après la Seconde Guerre mondiale, le contexte social canadien a favorisé de plus en plus l’autonomie et l’inclusion des personnes aveugles. En effet, l’introduction de programmes sociaux pour la protection des populations vulnérables soutenus par les différents paliers gouvernementaux, tels que l’assurance-maladie et les pensions de vieillesse universelles, fournissait un filet de sécurité plus robuste qu’auparavant. De plus, l’essor de l’activisme concernant l’affirmation des droits des personnes handicapées permettait aux personnes vivant avec une perte de la vision, entre autres, de cheminer plus facilement au sein de la société. Ensemble, ces mesures offraient plus de possibilités de développement selon les intérêts individuels, en plus d’un minimum de subsistance aux personnes en ayant besoin.
Technologie et autonomie
À partir des années 1980, en plus d’un contexte social plus inclusif, un nouvel ensemble d’outils et d’appareils numériques ont fait leur chemin dans les foyers canadiens. Progressivement, les ordinateurs et les téléphones cellulaires, entre autres technologies, ont intégré nos vies. Pour les personnes vivant avec la cécité, ces avancées technologiques représentaient plus qu’une commodité – elles amélioraient considérablement l’accès à la lecture, à l’alphabétisation et, surtout, à l’autonomie.
Des « livres parlants » aux livres audios : un exemple de technologie inclusive
Saviez-vous que l’une des industries les plus importantes, les plus diversifiées et les plus lucratives aujourd’hui est la production de livres audios? Les premiers « livres parlants » ont été spécifiquement conçus pour rendre la lecture accessible aux personnes vivant avec une perte de vision. Depuis l’avènement des formats numériques et des services de diffusion sur demande, la consommation de livres audios est exponentielle, autant auprès du public aveugle ou partiellement aveugle que du public voyant.
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Depuis le début du 20e siècle, des initiatives ont donc été prises pour tenter de répondre aux besoins des personnes vivant avec un handicap et faciliter leur intégration dans la société. Transformer cette philosophie en réalité représente encore un défi. Néanmoins, des efforts pour comprendre les besoins des personnes vivant avec la cécité sont faits de manière constante, et les technologies inclusives rendent ces obstacles plus facilement surmontables. La collection provenant de la Fondation INCA est une avenue intéressante pour en découvrir davantage sur le sujet.