Il y a environ 1 000 ans, des Européens en quête de ressources naturelles et d’une route maritime menant en Asie font voile vers l’Amérique du Nord.
Bengt A. Lundberg Direction nationale du patrimoine de Suède, ff941728
Curiosité, méfiance et quelques cas de violence marquent les rencontres entre les Premiers Peuples et les nouveaux venus. Tous cherchent malgré tout à coexister. Une colonie européenne permanente en sera ultimement le résultat.
Il y a 1 000 ans, les Premiers Peuples rencontrent des équipages de Vikings (appelés Norse en anglais) sur la côte est du Canada. Même s’ils ne font que passer, ils savent désormais qu’il y a de la vie au-delà de l’Atlantique.
Les Vikings établissent des colonies au Groenland, puis ils voguent de nouveau vers l’ouest. Sur les rives arctique et atlantique du Canada, ils entrent en contact avec des Autochtones. Les rencontres sont parfois houleuses. La résistance des Premiers Peuples pèse lourd sur l’incapacité des Vikings à s’établir pour de bon en Amérique du Nord.
Les expéditions Vikings
Lors d’une période de réchauffement climatique, les Islandais colonisent le Groenland. Ils y exploitent quelques parcelles de terres propres à l’agriculture et chassent les mammifères marins. Les autres ressources sont importées.
Les Vikings du Groenland naviguent aussi vers l’ouest pour trouver du bois et d’autres matières essentielles. Ils tentent de s’établir à au moins un endroit au Canada, mais leur présence y est sporadique et temporaire.
Les Sagas Vikings
Les récits que font les Vikings de leurs activités au Groenland et en Amérique du Nord sont immortalisés dans les sagas. Les premières versions écrites connues datent des années 1300. La saga d’Éric le Rouge raconte comment l’expédition qu’il dirige quitte l’Islande et établit une colonie au sud du Groenland à la fin des années 900. Elle se poursuit avec le récit des expéditions de son fils Leif en Amérique du Nord et de ses rencontres avec les Premiers Peuples que les Vikings nomment « Skrælings ».
Árni Magnússon Institute for Icelandic Studies (Islande), AM 557 4to
La Saga d’Éric le rouge
Deux manuscrits originaux de cette saga nous sont parvenus. Cette page est tirée du manuscrit rédigé au début des années 1400. L’autre date du début des années 1300.
La carte Skálholt
À la fin des années 1500, Sigurd Stefánsson, un enseignant de Skálholt en Islande, se fonde sur les énoncés des sagas pour dresser cette carte de l’Atlantique Nord. Voyez-vous quelques similitudes avec une carte moderne?
La saga des Groenlandais
Écoutez une description de la première exploration connue de l’Amérique du Nord par un Européen, Leif, fils d’Éric le Rouge.
Un établissement Viking à Terre-Neuve
Des preuves incontestables d’un établissement viking en Amérique du Nord ont été mises au jour dans un site archéologique de Terre-Neuve-et-Labrador. L’Anse aux Meadows regroupe des vestiges d’habitations et d’ateliers. Ces copeaux de bois et ces fragments de métaux résultent vraisemblablement de réparations apportées par des marins vikings à leurs embarcations il y a environ un millénaire.
Ils trouvèrent sur cette terre des champs de blé sauvage et partout des vignes… Tous les ruisseaux regorgeaient de poissons… Les forêts étaient remplies de bêtes de toutes plumes et de tout poil… Et un matin, de bonne heure, comme ils regardaient à la ronde, ils virent neuf embarcations en peau.
Des preuves de contacts en Artique de l'Est
Quelques sites archéologiques de l’Arctique de l’Est ont révélé des preuves d’un contact entre Inuit et Vikings.
Les divers articles découverts sur l’île Skraeling laissent croire que les Inuit y ont rencontré des commerçants vikings ou récupéré des objets d’un bateau abandonné. Du fil possiblement produit au Groenland, et diverses marchandises vikings se seraient retrouvées dans des habitations inuites à la suite d’échanges.
Une représentation Inuite des Vikings
Les figurines inuites en bois représentant des Inuit affichent les mêmes caractéristiques : têtes rondes sans traits du visage, membres courts dépourvus de mains ou de pieds et coiffures typiques. Cependant, une figurine récupérée sur le site archéologique Okivilialuk de l’île de Baffin serait l’œuvre d’un artiste inuit et représenterait probablement un voyageur scandinave. Le personnage semble porter des vêtements européens et une croix est gravée sur sa poitrine. Les Vikings de l’époque étaient chrétiens et auraient pu arborer de tels symboles.
De nouvelles sources de matériaux
La découverte archéologique d’objets vikings dans des sites inuits prouve que les habitants de l’Arctique ont intégré des matériaux, voire des techniques, vikings à leur quotidien. Les objets étaient soit acquis directement de voyageurs vikings, soit prélevés dans des épaves abandonnées. Avant de rencontrer les Vikings, la population arctique connaissait les sources locales de métal. Le fer des Vikings s’est ajouté au métal utilisé pour fabriquer des outils par la technique traditionnelle de martelage à froid.