Bien qu’il ne soit pas inhabituel que les enfants se destinent à une carrière militaire comme leurs parents, il est rare qu’un père et son enfant se distinguent autant l’un que l’autre par leur courage.
L’une des histoires racontées dans l’exposition actuelle du Musée canadien de la guerre, Vies transformées – Récits de la Seconde Guerre mondiale, est celle de Charlie Byce, le soldat autochtone le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale. Sa mère, Louisa Sailors, était membre de la Première Nation crie de la Moose. Il a grandi en sachant que son père, Henry, avait été un héros de la Première Guerre mondiale.
Henry Byce avait reçu la Médaille de Conduite distinguée (la deuxième décoration en importance pour la bravoure après la Croix de Victoria) pour ses actes dans la bataille d’Amiens, les 8 et 9 aout 1918. Bien que blessé, Henry avait dirigé l’attaque d’une position de mitrailleuse allemande et pris 31 prisonniers.
Trente-sept ans plus tard, Charlie allait aussi recevoir la Médaille de Conduite distinguée pour son propre acte de bravoure. Le 2 mars 1945, il a détruit, à lui seul, un char d’assaut ennemi. Lorsque son unité s’est plus tard retrouvée en position minoritaire, avec une puissance de feu inférieure, il a ordonné à ses troupes de se retirer, restant derrière, comme tireur embusqué, jusqu’à ce que ses camarades soient en sécurité.
Le père et le fils ont reçu d’autres décorations, notamment la Médaille militaire de France, dans le cas de Henry, et la Médaille militaire (du Canada), dans le cas de Charlie. « Il est formidable que l’histoire de mon père et de mon grand-père soit présentée dans le cadre de l’exposition Vies transformées, a indiqué Richard, le fils de Charlie. Mon père est parti d’un pensionnat indien et s’est rendu au palais de Buckingham, où il a été décoré par le roi George VI pour sa bravoure. Mon père est le soldat autochtone le plus décoré de la Seconde Guerre mondiale, et je suis fier de dire que mon grand-père et lui demeurent le duo père-fils le plus décoré de l’histoire canadienne. »
Des sept enfants de Charlie, trois ont entamé une carrière militaire au Canada, poursuivant une tradition dont leur grand-père, Henry, a été l’instigateur. En 2016, 100 ans après la naissance de Charlie, un monument commémoratif en son honneur a été inauguré à Chapleau, en Ontario, à l’extérieur de la filiale locale de la Légion royale canadienne. Les médailles de Henry et de Charles Byce font maintenant partie de la collection du Musée canadien de la guerre et sont présentées dans l’exposition Vies transformées – Récits de la Seconde Guerre mondiale.