Les premiers habitants de l’Arctique misent sur des outils spécialisés et des stratégies uniques pour survivre dans le climat le plus rigoureux de l’Amérique du Nord.
Il y a 4500 ans, les Premiers Peuples de l’Alaska commencent à s’installer dans l’Arctique canadien. Ils sont bien adaptés à cet environnement et leur culture prospère pendant près de 4000 ans.
Avec le temps, ils développent une riche tradition artistique qui illustre le lien spirituel étroit qu’ils entretiennent avec les animaux. Il y a 700 ans, cette population disparaît sans laisser de descendants.
Les premiers explorateurs de l’Arctique
Il y a 4500 ans, les peuples de la tradition « Indépendance I » passent de l’Alaska à l’Arctique canadien. Ils portent le nom du fjord du Groenland qui a révélé les restes archéologiques de leurs campements.
Ils s’abritent dans de petites tentes en peau qu’ils chauffent en faisant brûler des os et des excréments d’animaux. Ils chassent le phoque et le bœuf musqué, et utilisent des outils minuscules et finement ouvragés qui sont caractéristiques de leur société.
Qui sont les Dorsétiens?
Il y a quelque 2500 ans, la culture dorsétienne apparaît en Arctique – au Cap Dorset, d’où l’appellation des archéologues. Comme leurs ancêtres de la tradition « Indépendance I », les Dorsétiens chassent le phoque, le caribou et le bœuf musqué. Puis ils abandonnent mystérieusement leurs arcs, flèches, embarcations et chiens.
Portant des vêtements en peau soigneusement confectionnés, les Dorsétiens logent de manière saisonnière dans d’imposantes « maisons longues » communales. Leurs œuvres raffinées en disent long sur leur culture et leur vie spirituelle.
Art et spiritualité
Les Dorsétiens ont créé de magnifiques œuvres d’art. Façonnées de bois, de bois de cervidés, d’ivoire et de pierre, leurs sculptures représentent des humains, des animaux, des êtres hybrides et des objets rituels.
Selon les archéologues, l’art dorsétien témoigne de liens spirituels profonds entre les humains et les animaux. Les sculptures servaient peut-être à établir une communication avec les animaux et à s’approprier leurs pouvoirs. Elles représentent vraisemblablement la vision que les Dorsétiens avaient du monde et d’eux-mêmes.
Une panoplie shamanique
Tambours, baguettes en bois de cervidés ornées de plusieurs visages, tubes et cloches en ivoire, masques et dents de loup… Ces objets uniques issus de sites dorsétiens pourraient avoir fait partie de la gamme d’objets utilisés par un shaman dorsétien pour accéder au monde spirituel et à son pouvoir.
Des archéologues ont mis au jour ce petit tambour sur l’île Bylot, au Nunavut. Les archéologues sont d’avis que les lignes gravées sur son armature pourraient correspondre à une partition musicale. Il s’agit probablement d’une série de rythmes de tambour joués lors d’une cérémonie.
MCH, PfFm-1:1750
Écoutez l’enregistrement de l’archéologue Chris Wolff jouant avec la réplique du tambour dorsétien.