Pour interagir avec les populations locales, Samuel de Champlain préconise une nouvelle approche qui rendra possible l’établissement d’une présence française permanente en Amérique du Nord.
Tout au long des années 1500, l’histoire des rencontres entre les Européens et les Premiers Peuples au Canada témoigne de l’indifférence européenne des droits et des intérêts des Autochtones. À l’inverse, Champlain bâtit des alliances et nourrit des relations positives.
Acte de baptême de Champlain?
Le mystère plane autour de Samuel de Champlain. Même son apparence soulève des doutes. L’explorateur serait né à La Rochelle en France, vers 1570. Probablement baptisé protestant, il se convertit au catholicisme. Entré dans les forces françaises en 1594, il traverse l’Atlantique cinq ans plus tard, à destination des Caraïbes. Il fait voile pour la première fois vers l’Amérique du Nord en 1603 et est par la suite nommé lieutenant-gouverneur de la Nouvelle-France, titre qu’il conserve jusqu’à sa mort le 25 décembre 1635.
Image: Registre pastoral du temple Saint-Yon de La Rochelle, France, 1574
Archives départementales de la Charente-Maritime (France), I 144(I 11)
Transcription : « Le vendredi treizième jour d’août mil cinq cent soixante et quatorze a été baptisé Samuel fils de Anthoynne Chapeleau et de m [mot raturé] Margerite Le Roy, p[a]rrain Estienne Pare, marraine Marye Rousseau. Denors N Girault. »
Champlain, l'observateur
Lors de ses voyages en Amérique, Champlain rencontre des peuples et aperçoit des paysages, des animaux et des plantes inconnus en Europe. Il note l’essentiel de ce qu’il voit et expérimente. Pendant son séjour dans les Caraïbes pour le roi d’Espagne, il constate que les Espagnols maltraitent les Autochtones. Quand il dirige à son tour des expéditions et établit une colonie au nom du roi de France, Champlain adopte une toute autre approche.
En plus de tenir une importante correspondance, Champlain publie quatre livres, entre 1603 et 1632, dans lesquels sont consignées ses observations et ses impressions sur le Canada. Il a peut-être utilisé cette écritoire, retrouvée à Québec, lorsqu’il s’adonnait à l’écriture et au dessin. Pour en apprendre plus, vous pouvez visiter le site du ministère de la Culture et des Communications du Québec.
Dessin du traitement réservé aux Autochtones par les Espagnols
Tiré de Samuel de Champlain, Bref discours des choses plus remarquables…, vers 1602 Avec l’aimable autorisation de la John Carter Brown Library, Brown University (États-Unis), 04684-76
Bibliothèque et Archives Canada, e010764733
« Carte géographique de la Nouvelle Franse faictte par le sieur de Champlain Saint Tongois Cappitaine Ordinaire pour le Roy en la marine. Faict len 1612 »
Tiré de Samuel de Champlain, Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, 1613
Champlain, le diplomate
Samuel de Champlain a vu le traitement réservé par les autorités espagnoles aux Premiers Peuples et il sait que la diplomatie française a connu sa part d’échecs. À Tadoussac, il se retrouve devant un grand nombre de représentants des Premiers Peuples, dont des Innus, des Anishinabeg (Algonquins) et des Wolastoqiyik (Malécites). Il choisit de communiquer avec eux de nation à nation. Ils forment une alliance mutuellement bénéfique qui marquera l’avenir de la nouvelle colonie française.
Dessin des Cheveux relevés, Odawa (détail)
Tiré de Samuel de Champlain, Les Voyages de la Nouvelle France occidentale, dicte Canada, 1632
Bibliothèque et Archives Canada, AMICUS 10310924
Objets provenant du site de Cahiagué, en Ontario, occupé par Champlain à l’hiver 1615-1616.
La défaite des Iroquois au Lac de Champlain (détail)
Tiré de Samuel de Champlain, Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, 1613 MCH, S94-13225-Dm
Champlain, The Soldier
Champlain and the French joined an existing alliance between the Innu, Anishinabeg, Wolastoqiyik, and the Huron–Wendat. As early as 1609, Champlain was following Indigenous alliance practices and fighting alongside his new allies as they battled their Haudenosaunee, or Iroquois, enemies.
Champlain, le cartographe
Entre 1599 et 1633, Samuel de Champlain traverse l’Atlantique près d’une trentaine de fois et parcourt des milliers de kilomètres de voies navigables intérieures. Il dresse des cartes détaillées s’appuyant sur ses propres observations de la géographie et sur les renseignements transmis par ses alliés des Premiers Peuples.
L'astrolabe de Champlain?
Instrument permettant de déterminer la latitude, cet astrolabe de marin a été découvert sur une route de portage foulée par Samuel de Champlain. Même s’il lui est généralement associé, cet astrolabe n’est pas assez raffiné pour donner les mesures précises qui caractérisent habituellement les cartes de Champlain. S’agit-il d’un instrument de rechange? L’astrolabe a été découvert en même temps que des soucoupes en cuivre, des tasses en argent et un bout de chaîne en acier. Ces objets dont on a perdu la trace depuis, auraient pu appartenir à un missionnaire catholique. Et l’astrolabe? Était-ce celui de Champlain? La question demeure.
Champlain, le fondateur
Pendant plus de 100 ans, les Européens n’en ont eu que pour les ressources apparemment inépuisables de l’océan, mais les fourrures animales suscitent de plus en plus d’intérêt. Avec ses nouveaux alliés, Samuel de Champlain établit une base permanente qui va faciliter le commerce des fourrures, tout en lui permettant de poursuivre sa quête de l’insaisissable passage vers l’Asie. Cet ancrage permanent devient le cœur autour duquel on construira la Nouvelle-France.
L’habitation de Québec (détail)
Tiré de Samuel de Champlain, Les voyages du sieur de Champlain Xaintongeois, 1613 Bibliothèque et Archives Canada, e010774131