Juin est le Mois national de l’histoire autochtone. Il fournit l’occasion de mettre en évidence le patrimoine, les cultures et les contributions des Premières Nations, des Métis et des Inuits. Il est aussi propice à la réflexion sur le passé, le présent et l’avenir : il sensibilise à l’importance de l’histoire autochtone et favorise à la fois la compréhension et le dialogue.
Afin de souligner le Mois national de l’histoire autochtone, le Musée présente divers artefacts de ses collections qui racontent l’histoire des cultures autochtones des Grands Lacs. Cet article porte sur les récipients de céramique de la région des Grands Lacs, récipients qui étaient utilisés pour la cuisson et la conservation des aliments.
Partout dans le monde, on relie souvent les récipients en terre cuite aux populations agricoles sédentaires. Mais cette association peut être trompeuse et la réalité est certes plus nuancée. Les premières traces de fabrication de récipients de céramique en Amérique du Nord nous mènent au Mexique, et même plus au sud, en Amérique centrale. Mais les Autochtones qui habitaient la région des Grands Lacs avaient appris à fabriquer des objets en céramique près d’un millénaire avant d’avoir maîtrisé les rudiments de l’agriculture. On pourrait en déduire que le besoin de récipients avait peu à voir avec la production agricole. De plus, l’art de la céramique a été pratiqué à différentes époques par des peuples qui ne produisaient aucune récolte.
Les archéologues ont établi une classification des traditions de fabrication de céramiques en fonction de l’âge des récipients et des procédés utilisés. Dans la région des Grands Lacs, les récipients de céramique les plus anciens, datant d’il y a 2 500 à 1 000 ans, étaient conçus selon la technique du colombin : de longs boudins d’argile roulés à la main se superposaient pour former les parois. Les fabricants de céramiques produites depuis lors ont plutôt utilisé le modelage : de gros blocs d’argile étaient façonnés en forme de récipients.
Souvent, l’analyse des céramiques permet aussi l’étude d’objets décomposables issus d’une culture matérielle ancienne. Par exemple, il n’est pas rare de voir imprimée, sur la surface de pots d’argile, la trame même de pièces tissées ou d’ouvrages de vannerie, parce que les potiers texturaient l’extérieur, et parfois l’intérieur, avant le séchage de l’argile. Sans ces traces pratiquement gravées dans l’argile, on ne saurait presque rien sur ces produits artisanaux complexes, car fort peu de paniers et de textiles anciens sont parvenus jusqu’à nous.
Les collections du Musée canadien de l’histoire recèlent de nombreux récipients de céramique fabriqués par des peuples autochtones des Grands Lacs. Certains sont exposés dans la salle des Premiers Peuples.
Suivez ce blogue pour y lire mon prochain billet qui traitera de l’histoire et du patrimoine des Premiers Peuples du Canada. Il portera sur les calumets et pipes de nos collections qui proviennent de la région des Grands Lacs.